« DON'T FUCK WITH CATS » : SUR LES TRACES VIRTUELLES DU DÉPECEUR DE MONTRÉAL
- Le Hub
- 29 janv. 2020
- 2 min de lecture
Avec sa série documentaire, Netflix mise une nouvelle fois sur l'une des affaires policières les plus médiatiques des dernières décennies : le cas Luka Rocco Magnotta. Cette fois-ci, l'enquête se déroule sur internet.

La nouvelle série Netflix plonge le public dans l'univers virtuel de Magnotta - Netflix
Nouveau pari policier pour Netflix qui se penche désormais sur l'affaire qui a secoué l'Amérique du Nord au début des années 2010 : les meurtres sordides et médiatiques du "dépeceur de Montréal", Luka Rocco Magnotta, jeune tueur de chats et d'humains assoiffé de notoriété.
Après son retour sur l'affaire Grégory Villemin, Netflix mise sur une enquête policière plus récente en prenant un prisme inédit. Le géant américain prend le parti de retracer l'enquête virtuelle menée par le petit groupe d'internautes qui avait identifié le tueur des années avant son arrestation, notamment grâce aux vidéos de torture qu'il postait sur les réseaux sociaux. Le résultat de cette immersion dans la tête de « geeks » obsédés par l'affaire est bluffant.
Les trois épisodes de ce documentaire sont captivants, d'abord parce qu'ils parlent à la génération Netflix : toute l'enquête se déroule sur les réseaux sociaux, à travers des outils numériques, et donne l'impression d'être directement plongé dans l'écran des apprentis enquêteurs.
Le superproducteur américain n'a pas non plus choisi ses témoins au hasard, puisque les intervenants sont quasiment tous des « nerds » américains très expressifs. D'excellents clients pour une série qui s'adresse à un public jeune et actif.
Une série (trop) parfaite
D'un point de vue formel, cette nouvelle série ne surprend pas. Les images sont (trop) propres, souvent tournées au drone, quasiment lisses et sans âme. Une habitude difficile à perdre pour Netflix lorsqu'il produit des séries.
Le géant américain souhaitait recréer au mieux l'angoisse de l'époque, et a clairement réussi son pari. Au fil des trois épisodes, une ambiance pesante prend de plus en plus de place, quitte à verser dans le sensationnalisme : bande-originale oppressante, témoins et scènes plongées dans l'obscurité, générique anxiogène, suspense exagéré...
Impossible de diffuser les images de torture tournées par le meurtrier. Qu'à cela ne tienne, Netflix trouve donc la parade et tend vers le sordide en demandant à ses témoins de visionner et de décrire ces scènes d'une violence pourtant indicible.
Le public ressort de cette expérience immersive avec une quantité d'information mais surtout avec la nausée, un choix délibéré qui reflète sûrement l'horreur des crimes commis.
S.D
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