A PARIS, LE BREXIT LAISSE LES VOYAGEURS DANS LE FLOU
- Le Hub
- 31 janv. 2020
- 2 min de lecture
Avec le départ officiel du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), des changements sont à attendre pour les voyageurs français et anglais qui traversent régulièrement la Manche pour leur travail ou pour rendre visite à leur famille. Mais pour l’heure, les passagers sont dans l’incertitude quant à leurs futures conditions de voyage.

Beaucoup d'actifs qui travaillent en France ou au Royaume-Uni empruntent régulièrement l'Eurostar. Philippe LOPEZ / AFP
Devant l’escalator de la gare du Nord qui mène à l’Eurostar, un grand Union Jack, le drapeau du Royaume-Uni, composé de petites led bleues, rouges et blanches, montre le chemin. La plateforme, qui surplombe la gare parisienne, où les voyageurs prennent leur billet pour l’Angleterre, est aussi remplie que d’habitude. Pourtant, ce vendredi 31 janvier, à minuit (heure française), le Royaume-Uni sortira officiellement de l’Union européenne (UE), qui passera de 28 à 27 membres. Le Parlement européen a ratifié le traité de sortie mercredi 29 janvier.
Mais devant la file d’attente de l’Eurostar, rien ne semble avoir changé. Le prochain train pour la gare de Saint-Pancras est prévu pour 11h13 et les voyageurs attendent patiemment. Peter Buxton-Carr est un retraité de nationalité britannique mais habite en France depuis une trentaine d’années. Il fait beaucoup d’aller-retours entre la France le Royaume-Uni toute l’année. « Je pense que les Britanniques ont une voix plus forte s’ils font partie de l’Union européenne, mais c’est leur choix de vouloir sortir. Quand ils seront sortis de l’UE, plus personne ne les écoutera ! », estime-t-il, pessimiste.
Pas de changement visible pour l’instant
Chaque année, ils sont en moyenne 11 millions de voyageurs à prendre l’Eurostar. Et beaucoup s’inquiètent de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Vincent Marins est responsable-vendeur au guichet de l’Eurostar et il n’est pas toujours en mesure de répondre aux clients. « On manque d’informations à ce sujet, déplore-t-il. Beaucoup de voyageurs, anglais ou français, nous demandent s’ils pourront toujours utiliser leur carte d’identité pour prendre le train vers Londres, mais on ne le sait pas. Même les officiers anglais qui gèrent le contrôle des passeports lors de la montée dans l’Eurostar n’en savent rien. »
Un manque d’informations qui laisse beaucoup de voyageurs dans l'incertitude. Amanda Schneider attend dans la queue devant le guichet pour prendre son billet pour Londres. Selon elle, les citoyens britanniques ne sont pas tenus au courant du reste conséquences du Brexit depuis le référendum de 2016. « Avant le vote [du référendum de sortie de l’UE en 2016], tout le monde a menti aux Britanniques », explique-t-elle. « On leur a dit que tout l’argent qui était dépensé dans l’UE serait dédié à la sécurité sociale, et qu’on serait gagnants, mais qu’en est-t-il de la somme colossale que le Royaume-Uni va devoir verser à l’UE ? Personne n’en parle jamais. »
Avec la sortie du Royaume-Uni de l’UE vendredi 31 janvier s’ouvre la période de transition de onze mois, durant laquelle le pays conservera ses relations actuelles avec l’Union, le temps de négocier les traités commerciaux et sécuritaires. En attendant, les passagers de l’Eurostar, actifs ou retraités, espèrent que les changements dus au Brexit ne chambouleront pas trop leur rythme de vie, parfois chargé.
M.M.
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