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[ABONNÉ] L'ÎLE-DE-FRANCE, CHAMPIONNE DES EXPULSIONS DE LOCATAIRES

  • Photo du rédacteur: Le Hub
    Le Hub
  • 31 janv. 2020
  • 3 min de lecture

Près de 15 000 Franciliens sont expulsés chaque année de leur logement, souvent à cause de loyers impayés. Une situation qui s'explique notamment par des prix immobiliers toujours plus chers et peu de logements sociaux disponibles.

Près de 14 500 Franciliens ont été expulsés de leur logement en 2018.

( FRANCOIS GUILLOT/AFP )

Vivre avec la peur d'être expulsé de son logement. Jusqu'à la veille de l'hiver, Samia a appréhendé la venue d'un huissier et de policiers pour la déloger de son deux-pièces du 12e arrondissement de Paris. « J'ai eu de gros problèmes avec le propriétaire de l'appartement qui souhaite récupérer son bien », témoigne, dans les colonnes du Parisien, cette mère de trois enfants. La trêve hivernale, qui interdit toute expulsion entre le 1er novembre et le 31 mars, lui laisse quelques mois de répit.


Une logique « répressive »

Mais la trêve hivernale n'est qu'un soulagement provisoire pour les locataires précaires. D'autant plus que l'Île-de-France est championne des expulsions locatives en France. Selon la Fondation Abbé-Pierre, qui a publié ce jeudi son rapport annuel sur l'état du mal-logement dans l'Hexagone, la région concentre 26% des décisions de justice d'expulsion et 41% des expulsions effectives. Sur les 36 000 personnes délogées en 2018 en France, près de 14 500 sont des Franciliens. « On bat des records d'expulsions avec les forces de l'ordre année après année. C'est un très mauvais signal », commente Christophe Robert, délégué général de la Fondation.

L'organisation note également une augmentation de 30% des expulsions manu militari en moins de dix ans en région parisienne. « Nous sommes dans une logique très répressive. Chaque année, des vies humaines sont détruites », déplore Eric Constantin, directeur de l'agence Île-de-France de la Fondation Abbé Pierre.


A Paris pourtant la tendance semble différente selon Anne Hidalgo qui a défendu son action municipale. « A Paris, nous avons diminué de 30% les expulsions locatives, alors que dans le reste de la France, elles ont augmenté de 40% sur la même période, sur les dix ans qui sont derrière nous », a affirmé la maire de la capitale ce jeudi sur France Info.


Des prix élevés et pas assez de logements sociaux

Il n'empêche que l'Île-de-France devance de loin les autres régions métropolitaines en termes de mal-logement. La raison principale : les prix des logements, 52% plus élevés en région parisienne que dans le reste de la France. Dans la capitale, le mètre carré a même dépassé la barre symbolique des 10 000 €, ce qui illustre la pression immobilière, elle-même se répercutant sur les loyers selon le rapport de la Fondation. En moyenne, un locataire francilien débourse ainsi 2 842€ par mois. Une hausse des loyers qui explique l'augmentation du nombre d'impayés (+ 23%) et des difficultés de paiement (+12%).

Et quand un propriétaire ne souhaite plus louer un appartement, les locataires n'ont pas toujours les moyens de trouver un autre logement. « Je n'ai pas les moyens de quitter mon appartement. Alors, le propriétaire a fait en sorte que je ne perçoive plus mon allocation logement. Ça a été la dégringolade, les retards de paiement, les arriérés... », raconte Milène. « J'attends depuis huit ans un logement social », poursuit cette employée dans la vente et mère de trois enfants de 5 à 12 ans. L'Île-de-France concentre 34% des demandes en HLM en France, alors que moins d'une demande sur dix aboutit. Un nombre insuffisant de logements sociaux qui complique la situation de ces familles.


C.M.

 

ENCADRÉ : ÊTRE SANS-ABRI EN RÉGION PARISIENNE


Les expulsions locatives et les difficultés de se loger à Paris conduisent souvent à la rue. L'Île-de-France concentre ainsi 33% des habitants en bidonvilles en France. Des personnes qui ne sont pas à l'abri d'expulsions, à l'image du démantèlement du camp porte d'Aubervilliers, au nord de la capitale, ce mardi 28 janvier. 63% des personnes expulsées sur le territoire français le sont en région parisienne.


Pour mieux recenser les personnes à la rue, la Ville de Paris organise la Nuit des Solidarités où près de 2 000 bénévoles rencontrent les sans-abris de la capitale. Si les chiffres de l'édition 2020 (nuit du 30 au 31 janvier) ne sont pas encore connus, 3 035 SDF avaient été comptabilisés en 2018 et 3 641 en 2019.


Chiffres de la Nuit des Solidarités de 2019 :

 

 
 
 

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