EN ÎLE-DE-FRANCE, UNE CONCENTRATION DE PRISONS SURPEUPLÉES

La région concentre plusieurs types d'établissements pénitentiaires, dont cinq maisons d'arrêt condamnées pour leurs mauvaises conditions de détention, en grande partie liées à la surpopulation de ces prisons.

La CEDH a condamné la France pour la surpopulation de ses prisons. / Anne-Christine POUJOULAT / AFP

C’est la prison la plus grande d’Europe et l’une des plus peuplées de France. Avec un taux d’occupation de 145 % au 1er janvier 2019, la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, située en Ile-de-France, ne fait pas figure d’exception dans le paysage carcéral français. Jeudi 30 janvier, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour la surpopulation de ses prisons. A l’origine de cette décision, la saisie de la CEDH par 32 détenus incarcérés dans plusieurs prisons françaises dont la maison d’arrêt de Fresnes. Elle aussi est située en Île-de-France et souffre d’un grave problème de surpopulation avec un taux d’occupation de 200 % au 01 janvier 2019. Et le problème ne date pas d’hier…

Des maisons d'arrêt surpeuplées

Pour Juliette, membre du Genepi, une association militant pour le décloisonnement des prisons, la surpopulation carcérale est également à envisager en fonction du type d’établissement pénitentiaire. « La surpopulation carcérale se retrouve quasiment exclusivement dans les maisons d’arrêt, explique-t-elle, parce qu’on retrouve à la fois les personnes en détention provisoire qui attendent leur procès et qui représentent environ 30 % de la population carcérale, et également les personnes condamnées à des peines de moins de deux ans et qui représentent environ 60 % de la population carcérale ».

Plusieurs maisons d’arrêt d’Île-de-France ont été épinglées pour leur mauvaises conditions de détentions. Sur les 39 prisons françaises condamnées, cinq se trouvent en Ile-de-France : les maisons d’arrêts de Fleury-Mérogis, de Fresnes, de la Santé (Paris), de Nanterre et de Bois-d’Arcy. De la même manière, parmi les prisons françaises condamnées à la fois par la justice française et par la CEDH, deux se situent en Île-de-France.

Au-delà des maisons d'arrêt franciliennes, c’est l’ensemble des prisons françaises qui sont concernées par la surpopulation carcérale. Au 1er avril 2019, 71 828 personnes au total étaient incarcérées dans les prisons françaises. Une surpopulation en constante hausse depuis quelques années et qui contribue à dégrader les conditions de détention des personnes incarcérées.

L.S.