APRÈS L'ANNONCE DES MIYAZAKI SUR NETFLIX, LE BONHEUR DES FANS

Netflix a annoncé que les 21 films produits par le studio Ghibli seront disponibles à partir de février sur sa plateforme. Depuis, les fans bouillonnent.

21 oeuvres du studio Ghibli seront bientôt diffusées sur Netflix France.

Les fans du réalisateur Hayao Miyazaki sont aux anges. L’annonce d’hier n’est pas passée inaperçue : l’intégralité des oeuvres du studio Ghibli - 21 au total - sera prochainement disponible sur Netflix. Et la diffusion commence dès le 1er février, avec 7 films à voir ou à revoir sur la plateforme.

« Les histoires, la musique … J’ai vraiment hâte de retrouver cet univers, confie Jhoti, 26 ans. Entre une éventuelle troisième guerre mondiale, l’Australie qui brûle et l’ensemble des horreurs qu’on entend en ce moment, c’est pour l’instant la meilleure nouvelle de 2020. Le monde a aujourd’hui bien besoin de la douceur, la joie et l’espoir que ces films-là véhiculent ». Lorsqu’il a appris la nouvelle, ce fan invétéré depuis l’âge de 15 ans a également été « empli d’un sentiment de nostalgie ».

Tout comme Marion, 23 ans, qui se souvient encore des images de films qu’elle découpait dans des magazines puis qu’elle collait sur les murs de sa chambre.

« J’ai commencé à regarder mes premiers Miyazaki à l’école primaire. C’est toute mon enfance ».

Pour elle, c’est aussi un moyen de regarder certaines oeuvres produites par le studio Ghibli qu’elle n’a pas encore vu. « Je suis très contente car il y en a quelques-unes qui sont compliquées à trouver en streaming, explique la jeune femme. Comme par exemple ‘Si tu tends l’oreille’ (1995) que je n’ai pas réussi à voir ». Dès la sortie du catalogue Ghibli sur Netfllix, Marion prévoit d’ailleurs des soirées marathons - comprendre : regarder plusieurs films d’un même réalisateur ou d’un même genre d’affilée.

Les oeuvres Ghibli, une passion

Pour d’autres fans, cette diffusion massive va leur permettre de partager leur passion. « Non seulement je vais les revoir, insiste Dounia Terrar, 24 ans, mais je vais aussi pouvoir les montrer à des amis qui ne connaissent pas l’univers Ghibli. Hier, j’ai tout de de suite appelé mon copain pour le prévenir que nous allions enfin regarder ensemble ‘Le Voyage de Chihiro' (2001) ».

"Souvent les gens pensent qu’il faut être fan de manga ou de pop culture pour apprécier les films japonais."

« C’est une bonne chose de populariser ces films et de les rendre accessibles à un plus grand nombre, ajoute Emilie Llado, 20 ans. Souvent les gens pensent qu’il faut être fan de manga ou de pop culture pour apprécier les films japonais. Ce cliché s’estompe peu à peu depuis la diffusion du ‘Tombeau des lucioles’ (1988) ».

Le premier décembre, la mastodonte américaine du streaming rendait en effet disponible Le Tombeau des lucioles, chef-d'œuvre d'Isao Takahata, le cofondateur du Ghibli avec Hayao Miyazaki. Fort de ce succès, Netflix a donc décidé de remettre le couvert.

« Notre décision de diffuser notre catalogue de films en streaming correspond à une demande de nos fans, rapporte Toshio Suzuki, producteur chez Studio Ghibli. Nous espérons que cette initiative permettra à de nombreux spectateurs dans le monde de découvrir l'univers du Studio Ghibli ».

Les films seront respectivement sous-titrés en 28 et 20 langues différentes à travers l’Europe, l’Asie-Pacifique, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique Latine. En revanche, Netflix ne diffusera pas au Japon, aux Etats-Unis (où Ghibli a déjà noué un partenariat similaire avec son concurrent HBO Max), au Canada et en Chine, où la firme n’est pas présente.

Une annonce surprise

Certains fans se disent assez surpris de cette annonce. En octobre 2017, le site hitek.fr, un webzine qui traite de l’actualité « geek », titrait l’un de ses articles «Voici pourquoi vous ne verrez jamais les films Ghibli sur Netflix ».

Pas de surprise pour Olivier Fallaix, spécialiste du cinéma d’animation japonais. «Ce n’est pas étonnant que Netflix lorgne sur ce catalogue, affirme le spécialiste. Miyazaki est une référence dans l’animation japonaise. C’est lui qui a aidé à faire réhabiliter la mauvaise image de ce genre, jugé alors violent et de piètre qualité, à travers des films comme Princesse Mononoké ou le voyage de Chihiro. Il s’est retrouvé malgré lui ambassadeur de cette culture. »

Selon Olivier Fallaix, cette ouverture à l’international de Ghibli ne peut avoir que du bénéfique. Notamment pour toucher un public plus vaste. «Tant que la diffusion n’est pas exclusive, aucun souci, précise le spécialiste. Les films seront toujours disponibles sur d’autres programmes ou supports. Mais le seul point négatif, c’est qu’on a tendance à résumer le cinéma d’animation japonais à Miyazaki seulement. Alors qu’il y en a bien d’autres à découvrir».

V.C