GRECO VS PEINTRES ANGLAIS : LE MATCH DES EXPOS
- Le Hub
- 30 janv. 2020
- 3 min de lecture
Partagés entre les deux ? La rédaction du Hub a décidé de découvrir pour vous les expositions Greco au Grand Palais et L’âge d’or de la peinture anglaise au musée du Luxembourg et d’en parler au travers d’un duel.

Les portraits de Reynolds, qui représentent des jeunes femmes en pied dans un paysage, ont rencontré un grand succès. / A.C.
« Qu’est-ce que tout le monde a de nos jours avec Velázquez ? [...] Je préfère mille fois Greco. Lui était un vrai peintre. » Tel est l’éloge fait par Pablo Picasso en 1966 à un artiste dont on entendait jusqu’à lors peu parler. Dans ce match, nous avons donc d’un côté un peintre de la Renaissance né à Crète au XVIe siècle. Son modèle : Titien. De l’autre, plusieurs peintres anglais qui ont participé à l’âge d’or de la peinture dans ce pays.
L’un, Greco, est aujourd’hui le sujet d’une première grande exposition qui ne lui avait jamais été consacrée en France auparavant, en ce moment au Grand Palais. Ses oeuvres réunies proviennent de musées du monde entier (Chicago, Cleveland, Budapest…). Le travail des autres, des peintres anglais du XVIIIe siècle, se retrouve au musée du Luxembourg. Ces deux expositions ont en commun la mise en avant de l’art pictural, alors laquelle vous faut-il privilégier ? On leur a fait livrer un duel.
Le sujet : 1-1
Son nom n’est pas forcément connu du grand public. Domínikos Theotokópoulos, dit Le Greco, aimait pourtant bien se moquer de ses contemporains, notamment de Léonard de Vinci, qui ne terminait jamais ses oeuvres. Greco s’est entièrement consacré à la peinture religieuse, n’hésitant par exemple pas à croquer à de multiples reprises Saint François ou « la pietà ». Grâce à son trait fin, les oeuvres de l’artiste happent fortement le regard et nous invite à les admirer, comme la gigantesque Assomption de la vierge.
Au musée du Luxembourg, plusieurs artistes anglais sont exposés. On peut notamment voir les oeuvres de Joshua Reynolds et Thomas Gainsborough, deux rivaux qui se sont imposés avec leurs portraits à partir des années 1760 en Angleterre. Difficile de passer à côté de ce portrait de la sournoise Mary Monckton, une salonnière littéraire, croqué par Reynolds. Mais il y a aussi des scènes de vies bourgeoises, des paysages et ces aquarelles de Turner (une exposition lui sera entièrement consacrée au Musée Jacquemart-André au printemps).
La scénographie : 0-1
Difficile de ne pas se tromper de chemin dans la galerie sud-est du Grand Palais. Si le parcours est clair au début, l’arrivée dans une grande salle sans indication fléchée nous fait perdre le fil du parcours. Mais le plus dommageable reste le fait que les tableaux de Greco ne comportent quasiment pas d’explications sur la technique et sur les figures qui y sont représentées.
Le parcours au Luxembourg est le même que d’habitude avec des oeuvres présentées sur des murs colorés : jaunes, verts et bleus. Une manière de rendre hommage à l’excentrisme anglais, selon une guide.

Greco place la peinture au-dessus de tous les autres arts. / A.C.
Score final : 1-2
L'exposition Greco, bien que victime de son succès, requiert malheureusement des connaissances préalables en art pictural et en histoire religieuse, faute d’explications durant la visite. En revanche, L’âge d’or de la peinture anglaise est une exposition très accessible qui ravit par ses portraits et ses paysages. Les deux expositions se terminent toutes les deux dans environ deux semaines. La balle est donc désormais dans votre camp !
A.C.
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