APRÈS DEUX MOIS DE GRÈVE, ILS VEULENT MONTRER QUE MANIFESTER EST TOUJOURS UTILE
- Le Hub
- 29 janv. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 janv. 2020
Des milliers de personnes ont une nouvelle fois battu le pavé parisien ce mercredi, pour une 8e journée interprofessionnelle de grève, contre la réforme des retraites.
Des manifestants qui veulent prouver que cette forme de mobilisation est toujours utile, malgré l'essoufflement des troupes.

La manifestation de mercredi 29 janvier était le 8e rassemblement contre la réforme des retraites. Thomas Samson / AFP
Depuis presque deux mois, le projet de réforme des retraites, mené par le gouvernement, mobilise des milliers de Français dans la rue. Mais après huit journées interprofessionnelles de grève, le mouvement s'essouffle. Le 5 décembre dernier, 250 000 personnes selon la CGT, 65 000 selon le ministère de l'Intérieur, ont défilé à Paris. Ce mercredi 29 janvier, ils n'étaient plus que 180 000 selon les syndicats et 13 000 selon Beauvau. Le Hub a rencontré sept manifestants qui veulent prouver que battre le pavé est toujours nécessaire, malgré la détermination d'Emmanuel Macron à conduire la réforme au bout.

Jean-Claude, retraité de la Poste
« C'est important de montrer que le mouvement de rue est toujours actif. C'est la veille du début de la réunion de conférence sur le financement des retraites. On veut montrer qu'on conteste cette conférence et qu'on a d'autres propositions à faire. »

Iulia, contrôleuse des finances publiques
« Toutes les formes d'actions sont complémentaires, que ce soit les blocages, les assemblées générales, les conférences, les manifestations ou les espaces de travail. Je ne doute pas de l'efficacité des manifestations. Mais s'il n'y avait que ça et pas d'autres actions, la manifestation aurait moins de portée. »

Olivier, animateur en centre de loisirs
« C'est nécessaire, mais pas utile parce que le gouvernement va jouer sur la longueur et on n'a pas forcément de réserves. Il laisse pourrir et la réforme passera... Mais ce n'est pas pour ça que nous, on doit arrêter d'être là. »

Alain, retraité et gilet jaune
« Bien sûr qu'il faut continuer pour qu'on obtienne la démocratie, puisqu'on n'est pas en démocratie ! On verra quand on sera cinq ou dix millions si c'est plus efficace, mais on montre déjà qu'on est en nombre dans la rue. C'est loin d'être fini. »

Laure, étudiante en philosophie
« La multiplication des manifestations doit avoir un impact, mais chacune individuellement, ce n'est pas suffisant. On ne sait pas quoi faire d'autre, on fait ce qu'on peut. C'est déjà un premier pas dans la mobilisation. Le fait d'être dans la rue et de gueuler un peu fait du bien aussi quand on n'est pas content.»

Thomas, étudiant en philosophie
« Les grèves permettent une contestation mais il y a peu d'effets. On a l'impression qu'on n'est pas entendu. Mais, en même temps, c'est une manière de se mobiliser, de sortir de la réflexion et d'être en contact avec des choses plus concrètes. Je suis présent pour faire entendre ma voix, pour voir ce qu'il se passe, mais je ne crois pas trop aux effets. »

Julien, membre du NPA
« Les manifestations sont toujours des temps forts où les gens se retrouvent et expriment leurs revendications. Ça donne confiance et ça donne envie de revenir. Ces moments de démonstration du nombre et de galvanisation collective restent indispensables. »
C.M.
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