CES NÉO-PARENTS SÉDUITS PAR L’ÉDUCATION BIENVEILLANTE SUR YOUTUBE
- Le Hub
- 30 janv. 2020
- 3 min de lecture
Cette méthode alternative, promue notamment sur les réseaux sociaux, se fraye doucement un chemin dans le débat public et chez les jeunes parents.

L'éducation bienveillante devient un mode de vie pour de plus en plus de Français - Mohammed Abed / AFP
Encore méconnue il a quelques années, l'éducation bienveillante émerge de plus en plus. Parmi les comportements les plus dénoncés par les adeptes de ce mode de vie, celui des VEO (violences éducatives ordinaires).
Prenant appui sur les récents progrès des neurosciences, ces « parents bienveillants » ne luttent pas simplement contre les violences physiques sur les enfants, mais également contre toutes les formes de violences émotionnelles : chantage, moqueries, privations...
« Toute expérience émotionnelle transforme en profondeur le cerveau. (...) L'empathie, c'est comprendre pourquoi l'enfant a telle ou telle émotion. Face à des émotions désagréables pour l'enfant, il faut savoir lui apporter du bien-être », Catherine Gueguen
Comme à son habitude, cette professionnelle de l'enfance donne ici une conférence devant un public de jeunes parents conquis par ses méthodes. L'une d'elle : l'émotion est placée au cœur de l'éducation bienveillante et laisse place à un rapport gagnant-gagnant entre le parent et l'enfant, bien loin de l'univers habituel des punitions.
Concrètement, ces principes s'appliquent grâce à des méthodes au quotidien : discuter au maximum avec son enfant, lui apprendre à décrire ses émotions, lâcher prise face à ce que l'adulte va considérer comme une « bêtise »...
Un succès sur internet
Ces méthodes alternatives trouvent désormais leurs tribunes et défenseurs dans l'opinion publique, notamment sur les réseaux sociaux, où de jeunes parents exposent leurs réflexions et convictions à des milliers d'internautes.
Si les « influenceurs » n'hésitent pas à exposer leur quotidien de parents bienveillants, c'est avant tout parce qu'ils ont compris que leur public était réceptif à ce genre d'idées. La meilleure illustration de ce phénomène est sans doute Léa, alias Jenesuispasjolie sur les réseaux sociaux, l'une des influenceuses les plus célèbres du pays. Cette jeune maman de 23 ans expose ses méthodes éducatives au travers de vlogs (ndlr : vidéos dans lesquelles les youtubeurs racontent et filment leur quotidien), de jeux de questions/réponses avec ses abonnés, ou encore de podcasts sur le sujet.
La youtubeuse Jenesuispasjolie sensibilise son public à l'éducation non-violente.
Son mari Samuel, devenu père au foyer depuis quelques mois, a lui aussi ouvert son compte Instagram pour partager sa vision de la parentalité bienveillante au quotidien. Une page qui a réuni plus de 100 000 adeptes en quelques mois seulement : l'éducation positive semble devenir un mode de vie qui séduit de plus en plus d'internautes.
Parmi les abonnés des influenceurs éducation, des parents de tout âge, mais également des jeunes qui se projettent. Carla a 22 ans, et se renseigne depuis plusieurs années sur la parentalité bienveillante à travers les médias sociaux : « j'aimerais mettre en place une éducation tournée vers les besoins et les émotions de mes enfants. J'ai eu besoin de ces influenceurs pour en apprendre davantage sur ces méthodes, puisqu'elles sont très éloignées de l'éducation que j'ai reçue. »
Faire de la pédagogie
Si certain principes coulent de source, d'autres, comme par exemple attendre le consentement de son enfant avant de changer sa couche, sont moins évidents. Afin de mettre en lumière les contradiction de l'éducation « classique », certains artistes comme l'illustratrice Fanny Vella transforme les conventions éducatives en rapports entre adultes.
« C'est important que des gens connus soient pédagogues sur ces avancées éducatives, sinon on se retrouve vite face à des gens qui considèrent que rien ne doit changer », Carla, 22 ans.
Parfois considéré comme un effet de mode attribué aux réseaux sociaux, le succès de l'éducation bienveillante sur le web se reflète cependant dans l'évolution des mœurs de la société. Selon un sondage BVA pour La Croix réalisé en 2018, la bienveillance serait la première valeur éducative, plébiscitée par 55% des parents.
S.D
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