HIDALGO, TOUJOURS PLUS LOIN POUR LES VÉLOS A PARIS
- Le Hub
- 29 janv. 2020
- 3 min de lecture
Des pistes cyclables dans toutes les rues de la capitale et la suppression de la moitié des places de parking… C'est ce que souhaite Anne Hidalgo, qui a présenté son projet pour les vélos à Paris ce mardi. La maire et candidate poursuit sa croisade contre les voitures.

La maire de Paris souhaiterait que toutes les rues de Paris soient dotées de pistes cyclables pour 2024. Stéphane de Sakutin / AFP
« Vous avez aimé la saison 1 ? Vous allez adorer la saison 2 », plaisante Anne Hidalgo, dans une boutique de bicyclettes du 11e arrondissement, avant de présenter le plan vélo qu'elle mettrait en place si elle était réélue en mars. L’actuelle maire de la capitale, créditée de 23% dans les derniers sondages (Odoxa-CGI, réalisé pour Le Figaro, le 26 janvier) sort le grand jeu pour les cyclistes, accompagnée de Christophe Najdovski, son adjoint en charge des transports.
L‘objectif est clairement énoncé : « Je voudrais un Paris où 100% des rues seraient dotées de pistes cyclables d’ici à 2024 pour les Jeux olympiques ». Ce projet entraînerait la « suppression de 60 ha de places de parking ». Christophe Najdovski, plus au fait sur l’aspect technique, explique que cette surface correspond à la disparition « d’un peu moins d’une place de parking sur deux… sur un total d’un parc de 133 000 places de parking » C’est donc 60 000 places qui disparaîtraient. Ne seraient pas concernées les places de livraisons et de stationnement handicapé. Les personnes visées sont « les vélo-taffeurs, ceux qui vont au travail en vélo. Toujours plus nombreux, notamment après les grèves. On voit aujourd’hui que leur nombre ne faiblit plus malgré le retour à la normal » précise la maire.
Se garer sous terre
Mais où iraient alors se garer les voitures avec cette suppression de places de stationnement ? « On les conduira dans les parkings souterrains où il y a beaucoup de places » explique l’édile, évasive. Un projet qui s’inscrit dans la droite ligne de ce que la maire de Paris avait déjà commencé lors de son premier mandat, en décrétant que les quatre premiers arrondissements de la capitale seront réservés aux piétons, un dimanche par mois. Anticipant les grincements de dents des Franciliens qui travaillent dans la capitale, Anne Hidalgo a déjà annoncé des « Assises du stationnement et de la mobilité » après les élections, sans donner plus de détails.
Un renforcement de la vidéo-verbalisation
En plus de créer des sécurités sur les ponts de la Seine, Anne Hidalgo souhaiterait
« élaborer un « code de la rue » pour éviter que ne règne la loi de la jungle. » La multiplication des vidéo-verbalisations et un renforcement des effectifs d’agents de sécurité, s’ajoutant aux policiers municipaux, devraient suffire à réduire le nombre d’infractions sur la voirie selon la maire-candidate.
S'inspirant de Grenoble, la mairie proposerait également des ateliers gratuits de formation à la pratique du vélo, mais aussi des locations de « moyennes et longues durées de tous types de vélos, autant pour les enfants que les plus grands ».
Un investissement de 350 millions d’euros
Mais tout cela a un coût. Un tel projet nécessiterait un investissement de 350 millions d’euros sur la durée du mandat, soit plus du double du budget déjà investi pour les vélos par Anne Hidalgo depuis 2014. Difficile de ne pas y voir un positionnement stratégique en vue des municipales, alors qu’une coalition climat semble se former autour du candidat EELV à la mairie de Paris, David Belliard, avec le mathématicien Cédric Villani, actuellement candidat indépendant.

Anne Hidalgo et Christophe Najdovski voudraient qu'une place de parking sur deux disparaisse au profit de pistes cyclables à l'horizon 2014. E.T.
Des explications ponctuellement interrompues par le ballet incessant des sirènes de camionnettes de CRS qui filaient dans la rue d’à côté. “Quelqu’un peut-il me dire ce qu’il se passe ?” demande la maire. “La manifestation des pompiers déborde” lui répond-on dans l’assemblée. Mais Anne Hidalgo a déjà repris son discours, accélérant sa lecture et sa campagne. Comme en vélo, c'est une question d'équilibre.
E.T
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