ÉTATS-UNIS : LE PROCÈS HISTORIQUE DE DONALD TRUMP AU SÉNAT

Le procès du président américain s'ouvre ce mardi 21 janvier au Sénat. Deux chefs d’accusation à son encontre : abus de pouvoir et entrave au travail du Congrès dans le cadre de l’affaire ukrainienne. Retour sur cette affaire en trois points.

Le 45e président des États-Unis sera jugé au Sénat en son absence / Samuel Corum - Getty Images North America - AFP

Que se passe-t-il ?

Alors qu’il était déjà dans la course à sa réélection, Donald Trump a été mis en accusation mi-décembre par la Chambre des représentants. Il lui est reproché d’avoir demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d’enquêter sur son potentiel adversaire à la présidentielle, Joe Biden, et d’avoir fait pression sur Kiev en conditionnant notamment une aide militaire importante. Deux camps s’affrontent ainsi : les démocrates, qui souhaitent sa destitution, et les républicains, qui entendent l’acquitter au plus vite. 

Les cent sénateurs se retrouveront à 13h (19h en France) sous la direction du chef de la Cour suprême John Roberts. Ils devront déterminer si Donald Trump est coupable ou non d’abus de pouvoir et d’entrave envers le Congrès. Ce procès spectaculaire pourrait durer de deux ou trois semaines à plusieurs mois selon les experts. Donald Trump ne sera pas présent puisqu’à l’heure des premiers débats, il aura fait un discours au Forum économique mondial de Davos.

Est-ce déjà arrivé ?

Donald Trump est le troisième président américain à subir la procédure, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999. Ce dernier avait comparu pour avoir menti sur une relation extraconjugale. Cependant, c’est la première fois qu’elle vise un président sortant, candidat à sa réélection. Un président, Richard Nixon, avait quant à lui démissionné en 1974 afin d’éviter une destitution certaine dans le cadre du scandale du Watergate.

Comment ça s’engage ?

Les deux avocats stars et controversés du président, Kenneth Starr et Alan Dershowitz, ont plaidé la cause de leur client dans un mémorandum transmis hier à la Chambre haute du Congrès. Ils en appellent à “rejeter l’acte d’accusation et acquitter le président immédiatement.”

Le Sénat américain est composé d’une majorité de républicains (53 sur 100 élus). Pour qu’il y ait une destitution, il faudrait une majorité des deux tiers au Sénat. Les démocrates devraient ainsi rallier au moins 20 sénateurs du camp adverse, ce qui paraît impossible. Il est donc probable que Donald Trump soit acquitté.

A.C. avec AFP